Je suis en seconde au Lycée Voltaire à Paris en 1951. Professeur de français : Jean-Louis Bory. Homme exceptionnel par son respect des élèves, son attitude décontractée et sa gentillesse. Il ne s'asseyait jamais sur son pupitre en hauteur mais parmi ses élèves. J'ai toujours ramassé des 2 et des 3 en dissertation mais il me rendait ma copie sans sarcasmes et même avec bienveillance. Vous savez qu'il animait une émission de radio sur le cinéma. Il en était fada. Très grand critique et amoureux jusque la fin de ses jours du Cinéma.
En première Moderne en 1952 mon professeur de Français s'appelait Henri Agel. Catho fervent qui passa tout un trimestre sur Pascal. Son "Défi" je le connais par coeur cela ne m'a pas empêché de rester un athé confirmé .
Henri Agel était critique de cinéma au Figaro ou Le Monde je ne me souviens plus.
Je suis depuis toujours un fervent cinéphile avec deux ou trois séances par semaine. Vous pouvez apprécier mon bonheur d'appartenir à un Lycée ou il y avait un Ciné-Club, surprise, surprise dirigé conjointement par Henri Agel et Jean-Louis Bory. Un film par semaine où, un des deux responsables, présentait le film. Après la projection, discussion générale sur tout les aspects du film. Scénario, mise en scène, acteurs, décors, dialogue, musique. Nous avons compris que le chef-d'oeuvre absolu était le film qui réunissait toutes ces différentes composantes et il y en a beaucoup qui resteront pour jamais dans les annales du Cinéma.
C'est au Ciné-Club du Lycée Voltaire que j'ai vu ou revu ce qu'on appelle les dix meilleurs films jamais réalisés.
Cuirassé Potemkine, Citizen Kane, Les feux de la Rampe, Les enfants du Paradis, Casablanca ( vu 49 fois ), etc.
On était là médusés par le cinéma italien avec le voleur de bicyclette, tout les japonais, Kurosawa , les anglais avec l'inégalé Hamlet de Laurence Olivier, Tout MGM des années 40-50.
Avec une fondation aussi solide j'ai pu apprécié ce qui a suivi : la nouvelle vague, Kubric, Scorcese,Fellini, Bertolucci,John Ford, sans oublier Marylin Monroe sublime d'émotions dans les Misfits.
Petit j'ai grandi avec les Tarzans de Johnnie Weissmuller, tout les Charlots, Lassie avec Elizabeth Taylor, Zorro,Laurel et Hardy, Bud Abbott and Lou Costello, Esther Williams avec ses ballets nautiques et l'orchestre de Xavier Cugat.
Puis avec Marielle et Jérôme : Star Wars, les James Bond, Jungle Book, Bambi, Sound of music, Laurence of Arabia, etc.
J'arrête.
Merci à vous Henri Agel et Jean-Louis Bory, je vous paie ce modeste hommage pour vous remercier d'avoir partager avec vos élèves du Lycée Voltaire votre Amour du Cinéma, oui avec un grand A et un grand C.
Aron Misan